Le projet BiodivAquArt

Vous êtes témoin d’une œuvre d’art contenant un animal aquatique ?
Participez au projet BiodivAquArt et soutenez la recherche en la partageant ici !

Pour cela, il suffit de créer un compte, puis publier une œuvre : partagez la photo, et renseignez quelques informations sur l’œuvre publiée. Explorez et commentez les autres contributions dans la galerie.

Présentation du projet

Le projet Biodiversité Aquatique dans l’Art (BiodivAquArt) est une étude en écologie historique, destinée à mieux comprendre les écosystèmes aquatiques du passé. Pour cela, nous utilisons les œuvres d’art comme sources d’informations et de témoignages sur la faune aquatique.

Nous étudions plus particulièrement les peintures européennes de l’époque moderne (16e-18e siècles), et les mosaïques romaines (datant du 1er s. av. J.-C. au IVe s. ap. J.-C.). A travers leurs œuvres, les artistes nous ont laissé des témoignages sur la façon dont les animaux aquatiques étaient perçus, pêchés, transportés, vendus et consommés.

Ces informations sont analysées en utilisant les outils statistiques de l’écologie. En croisant ces données avec des travaux historiques et archéologiques, ces peintures nous informent sur l’évolution à long terme des socio-écosystèmes aquatiques en Europe et dans le bassin méditerranéen.
Elles permettent enfin de renseigner leur état de référence (l’état « naturel » du milieu, avant dégradation).

Voici par exemple un résumé des informations issues d’une première étude sur les peintures de l’époque moderne en Europe :
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Publication associée :
Tribot, A.-S., D. Faget, H. Villesseche, T. Richard, and T. Changeux. 2021. Multi-secular and regional trends of aquatic biodiversity in European Early Modern paintings : toward an ecological and historical significance. Ecology and Society 26(4):26. https://doi.org/10.5751/ES-12740-260426

Participer au projet

Afin d’affiner et d’enrichir nos analyses, nous avons besoin de récolter un grand nombre d’œuvres d’art. Vous pouvez donc publier sur ce site les œuvres que vous croisez au cours d’une visite dans un musée, une galerie, etc. et devenir un acteur de la recherche.
Ces œuvres doivent contenir de la faune aquatique (poissons, mollusques, crustacés, etc.) et nous avons besoin de connaître le nom de l’auteur.e, l’origine géographique et l’époque de l’œuvre, ainsi que le lieu où elle est conservée.

Bien que notre projet soit pour le moment ciblé sur l’époque moderne et romaine, nous nous intéressons à toutes les périodes et à tous types d’œuvres d’art. En effet, chaque œuvre publiée ici peut nous permettre d’étendre la période étudiée et d’établir des éléments comparatifs.

Quelles photos ai-je le droit de partager ici ?
 Toutes les photos dont vous êtes l’auteur : lorsque vous photographiez une œuvre, vous êtes libre de la partager sur internet.
 Les photos libres de droit : sous licence CC-0 et CC-BY.

Exemple d’analyses sur la peinture de l’époque moderne

Voici un exemple sur la façon dont sont analysées les œuvres que vous publiez ici :
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Récoltes d’œuvres d’art
Pour constituer une base de données, nous récoltons des œuvres grâce à des bases de données numériques, à des catalogues d’enchères, à la participation des musées, et à vos contributions.

Identification
Dans un premier temps nous identifions chacune des espèces représentées. Parfois, nous ne pouvons pas identifier précisément une espèce (certaines se ressemblent trop pour être différenciées sur une peinture). Nous utilisons alors la taxonomie, qui décrit les organismes vivants afin de les rassembler dans des groupes appelés taxons, ce qui permet de les décrire, de les nommer et de les classer.

Analyses statistiques
Nous analysons ensuite comment la représentation de ces taxons varie dans le temps et dans l’espace. Ici nous avons par exemple utilisé une méthode statistique courante en écologie : l’ACP (Analyse en Composantes Principales) qui consiste à regrouper les individus qui apparaissent aux mêmes endroits et/ou aux mêmes moments. Cette méthode a été appliquée aux peintures et aux taxons, afin d’étudier leurs répartitions.

Interprétation des résultats
Enfin, nous interprétons ces résultats en les croisant avec des données environnementales, historiques et archéologiques : il s’agit de comprendre comment les filtres techniques (transport, conservation, techniques de pêche, aquaculture) et socio-culturels (préférences alimentaire et esthétiques, préceptes religieux) influencent la représentation de la faune aquatique dans la peinture. Celle-ci est également interprétée en fonction des modifications du milieu, qu’elles soient provoquées par l’homme (surexploitation, modification des habitats) ou naturelles (périodes climatiques).

Focus sur les mosaïques antiques

En parallèle des recherches menées sur la peinture de l’époque moderne, nous nous intéressons aux mosaïques de la période romaine.
Les poissons occupent une place importante dans l’iconographie de ces œuvres décoratives, et nous renseignent sur les nourritures aquatiques d’autrefois et la biodiversité aquatique passée. Par l’étude d’un corpus d’environ 300 mosaïques et en partenariat avec Véronique Blanc-Bijon (Archéologue et spécialiste de la mosaïque et de la peinture pariétale romaines, Centre Camille Jullian, CNRS), l’objectif de ce volet est d’identifier les poissons représentés, afin d’en étudier, par exemple, les variations spatiales (selon les différentes régions du bassin méditerranéen) et temporelles.

Membres et partenaires du projet

Thomas Changeux : Coordinateur. Hydrobiologiste spécialisé en halieutique. Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO) UMR 7294, Université de Toulon/Aix Marseille Université/IRD/CNRS, Marseille.

Daniel Faget : Coordinateur. Historien, spécialiste des pêches et de la biodiversité marine en Méditerranée. TELEMMe (Temps, Espaces, Langages - Europe méridionale, Méditerranée) UMR 7303, MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme), CNRS/Aix Marseille Université, Aix-En-Provence.

Thomas Richard : Doctorant (2020-2023). Biologiste marin, gestion et de conservation de la biodiversité marine. Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO) UMR 7294, Université de Toulon/Aix Marseille Université/IRD/CNRS, Marseille.

Anne-Sophie Tribot : Post-doctorante (2021-2022). Écologue, perception esthétique de la biodiversité, relations Homme-Nature. TELEMMe (Temps, Espaces, Langages - Europe méridionale, Méditerranée) UMR 7303, MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme), CNRS/Aix Marseille Université, Aix-En-Provence.

Véronique Blanc-Bijon : collaboratrice (2021-2023). Archéologue et spécialiste de la mosaïque et de la peinture pariétale romaines, CCJ (Centre Camille Jullian) UMR 7299, CNRS/Aix, Marseille Université, MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme), Aix-en-Provence.

Articles de presse

https://www.ird.fr/contribuez-au-projet-scientifique-biodivaquart-la-biodiversite-aquatique-dans-lart

https://marcelle.media/2021/10/27/biodivaquart-traque-la-faune-aquatique-dans-les-oeuvres-dart/

Remerciements

Nous remercions les musées qui participent à la récolte d’œuvres d’art :

Les Musées de la Ville de Marseille, Musée maritime de l’Ile de Tatihou, Musée Fesch d’Ajaccio, Musée du Louvre de Paris, Musée d’Orsay de Paris, Musée des Beaux-Arts de Rouen, Musée Saint-Loup de Troyes, Musée des Beaux-Arts de Caen, Musée d’Art et d’Archéologie de Senlis, Musée Condé de Chantilly, Musée de Boulogne-sur-Mer, Musée Quentovic d’Etaples, Musée Sandelin de St-Omer, Musée d’Archéologie d’Antibes, Musée dArt Moderne André Malraux du Havre, Musée Picasso de Paris, Musée Goya de Castres, Musée Fabre de Montpellier, Musée des beaux-Arts de Nancy, Musée d’Arts de Nantes, Musée des Augustins de Toulouse, Musée des beaux-Arts de Valenciennes, MuséAl d’Alba-La-Romaine, Musée Archéologique Theo-Desplans de Vaison-La-Romaine, Villa Licinius de Clonas-sur-Varèze, Musée archéologique d’Eauze, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, Musée de la Romanité de Nîmes, Musée d’Art et d’Archéologie de Valence, Museu Nacional d’Art de Catalunya, Museo Bellas Artes de Sevilla, Museu de Belles Arts de Valencia, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Parco Archeologico di Lilibeo-Marsala, Consorcio Ciudad Monumental de Mérida, Galleria dell’Accademia di Venezia, Galleria Estense di Modena, Musei Vaticani, Museo Archeologico Nazionale di Aquileia, Museo Archeologico Regionale di Agrigente, Museo Archeologico Regionale Antonino Salinas di Palermo, State Hermitage Museum of St-Petersburg, Rhode Island School of Design Museum, Brooklyn Museum et Metropolitan Museum of Art of New-York.

Nous remercions également les experts qui participent à l’identification taxonomique :

Les membres de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO), GIS Posidonie, Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR CReAAH, Université de Montpellier, Université de Nantes et la Stazione zoologica Anton Dohrn.

Contact  
anne-sophie.tribot@univ-amu.fr